Le point tournant dans ma vie de danseuse-chorégraphe

Crédit photo : Marie-José Hains.

Avez-vous déjà vécu une étape charnière ? Un moment qui a littéralement tout changé (ou presque!) dans votre vie. Un truc, une parole, un événement ou une rencontre qui a eu un impact tel que vous avez pris des décisions, fait des choix, changé de cap ? Oui ? Moi aussi. Et avec le recul, trouvez-vous que vous êtes plus heureux maintenant ? Oui ? Moi aussi. Je vous raconte le point tournant le plus important dans ma vie. À date.

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Le portrait, avant
Je (sur)vivais pas si mal. Ayant accroché mes chaussons de danses depuis près de 10 ans, ma vie tournait autour de mon entreprise en communications. Je m’étais créé une carrière de stratège média et directrice de compte. J’aimais la liberté d’être travailleur autonome, tous les défis d’être entrepreneure, les hauts et les bas, l’argent, les employés, les chambres de commerce, les « pitchs » d’agence, etc. Célibataire d’une relation moyennement saine et d’une rupture très douloureuse quelques années auparavant. Je souffrais encore de douleurs chroniques au dos dû à deux hernies discales assez grosses.

Les signes avant-coureurs
Pourtant, au fil de ces années, la vie m’a offert de nombreuses opportunités de tourner ma vie sans dessus-dessous. Je me suis séparée de mon amoureux qui était aussi mon associé dans l’agence. J’aurais pu changer de carrière, retourner vers les arts. Mais non. J’ai eu cette première épisode de douleurs chroniques au dos qui m’a obligé de travailler en position debout pendant près de 6 mois. Puis, une deuxième épisode de douleurs aux dos qui, celle-là, m’a cloué au sol durant près de 3 mois. 3 mois à regarder le plafond, marcher à quatre pattes et manger à genoux… Tu as le temps de réfléchir à ta vie. Je te le garantis. Ensuite, un autre gros défi d’entreprise alors que je perdais 85 % de ma business en claquant des doigts. Pfff. Rien à faire. À part que de modifier le format dans lequel je le faisais, je n’ai rien changer à mon travail. Ni à ma vie, vraiment. Sinon que j’avais commencé des cours de salsa pour le plaisir mais, comme j’étais souvent en douleur, je n’y consacrais pas vraiment de temps.
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Naturellement, sur le coup, on ne comprend pas toujours  à quoi servent ces drapeaux rouges. Parfois, on ne comprend pas jamais. Et quand on allume, c’est parfois beaucoup plus tard ! Après des drapeaux rouges de plus en plus gros, ou plus graves. Bref.

Le coup
Le vrai coup de masse en plein front, c’est mon père qui me l’a donné. Oh ! Non pas avec une vraie massue, ne vous inquiétez pas. Mon père n’est pas violent du tout. C’est plutôt son histoire à lui qui m’a bouleversée. Il a reçu un diagnostique de cancer. BAM ! De un, c’est très difficile pour la fille qui adore son père d’entendre une telle nouvelle. Mais ce fût sa réaction à lui, face à ce qu’il vivait qui m’a jeter par terre. Il m’excusera de ne pas me rappeler les mots exacts pour le citer proprement mais ça ressemblait à ceci : je ne peux pas partir, je n’ai pas accompli ce que j’ai à faire.
Cette phrase (ou l’essence de celle-ci) est restée dans mon esprit tout le long de tests, attente, chirurgie, re-tests-, re-attente. Une fois qu’il a été hors de danger, je me suis assise avec cette phrase, une feuille et un crayon. Je ne me souviens plus du processus en détail puisque c’était en janvier 2009. Par contre, je me souviens du résultat : je devais remettre la danse dans ma vie. Je devais remettre ma passion au premier plan dans ma vie. Je n’avais aucune envie d’en faire carrière (je croyais encore que c’était impossible). Je ne voyais pas de mission de vie ou d’accomplissement parce que compte tenu de ma blessure, je ne pouvais pas penser que c’était plausible pour moi. Trop tard. Une seule chose était certaine : je devais consacrer du temps à ce qui me rend la plus heureuse dans ma vie. La danse. Point final.

À pas de bébé
Je me suis mise à sortir danser plus souvent. À prendre de cours. Je suis allée voir la directrice de l’école de salsa et lui ai demandé qu’elle me coache pour me former professionnellement. Elle m’a poussé à enseigner. Plus je dansais, plus mon dos se réhabilitait. J’ai pris des cours de jazz, j’ai été Boursier chez Louise Lapierre Danse. J’ai fondé une compagnie de théâtre où j’ai été danseuse-comédienne pendant 6 ans. J’ai co-créé un projet de stage intensif de danses latines à Cuba avec une amie. Je me suis créé une carrière de danseuse-chorégraphe professionnelle, à temps partiel. Une action à la fois. 

Aujourd’hui
La décision de remettre ma passion de la danse au premier plan dans ma vie a été un élément déclencheur de toutes une séries d’événements, d’opportunités, de choix qui m’ont tous ramenés à mon essence. À qui je suis. Pensez-vous que je suis plus heureuse aujourd’hui, grâce à ça ? Oui et pas à moitié ! Ce point tournant restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Chaque année, je tente de me rassoir avec une feuille et un crayon et faire le bilan. Qu’est-ce qui me rend heureuse dans ma vie ? Qu’est-ce qui me cause du souci ? Où j’en suis et où je veux être ? Que puis-je faire maintenant pour réduire l’écart entre les deux ? Quelle est la prochaine action ?
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Mon frère me disait souvent : qu’est-ce tu peux faire aujourd’hui, pour te rapprocher de ce que tu veux être demain ? aussi petit soit-il.
 
Et vous ? Quel a été votre point tournant ? Comment cela a contribué à votre bonheur aujourd’hui ?

Je vous invite à nous raconter votre histoire ici, dans les commentaires ou en message privé si vous le souhaitez !

Nadyne : ) 

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ps Si mon parcours plus détaillé vous intéresse, lisez l'article Comment j'en suis venue à enseigner la danse ?